Rentrée, douce rentrée... [PV Lily]

Septembre. Le soleil brillait chaudement dans un ciel bleu comme… comme la trousse de son élève de Serdaigle de cinquième année qui venait en cours de Divination. John ne savait pas du tout quel était le nom de cette élève. Il avait déjà bien assez de mal à la reconnaître dans le couloir, alors son nom ! Pfff, trop compliqué. Revenons-en à Septembre, et à la description du parc de Poudlard. L’herbe verte étincelait, le lac n’avait pas l’air de renfermer un énorme monstre orange comme tel était le cas. Par contre, le collège grouillant de bruit avait tout l’air de renfermer ce qu’il ait véritablement : une longue bande de farfadets impatients d’aller en cours… ou pas. Selon lui, la plupart n’était pas impatiente du tout de s’y rendre. Sa belle-fille, par exemple, ne risquait pas de sauter de joie à l’idée de retrouver sa chère école, ses chers cours, et son cher professeur de Divination préféré. La seule chose qui l’intéressait était ses amis, pourtant il ne comprenait pas comment elle pouvait avoir tant de choses à leur raconter alors qu’elle avait passé les vacances en leur compagnie. Ces jeunes, ils n’en avaient jamais assez.

Enfin… Quoiqu’il en soit, il n’avait pas le choix maintenant, fini le repos de l’été, il était temps de reprendre le travail. John travaillait beaucoup pour ses élèves ; aussi étrange que cela puisse paraître, il était inquiet pour ses élèves et souhaitait leur réussite. En général, tous réussissaient, et s’il y avait des exceptions, il se battait toujours pour qu’on accepte de reprendre les élèves une deuxième année. Chez les moldus, on pouvait bien redoubler, alors pourquoi pas ici ? Cela ne s’était fait qu’une seule fois à sa connaissance, et parce que les parents de la fille étaient bien placés. C’était ignoble, cet avantage toujours donné en fonction de l’argent. Bientôt, on mettrait les élèves dans les maisons en fonction de leur argent : les riches à Serpentard, les aisés à Poufsouffle, les plus pauvre à Serdaigle… et ceux qui n’avaient rien à s’offrir à Gryffondor. Pourquoi dans cet ordre ? Parce qu’il n’y avait que les Serpentard pour avoir des idées pareilles. John n’avait pas beaucoup de préjugés : mais pour les Serpentard, il n’était pas non plus aveugle. Pas un seul élève là-bas ne roulait pas sur l’or, et tous étaient des sangs purs. Quoi d’étonnant, descendant de Salazar Serpentard ? Certains, tout de même, étaient sang-mêlés, mais si peu qu’il se demandait souvent ce qui avait bien pu faire qu’ils s’y retrouvent.

Mais John pouvait penser et toujours penser, réfléchir sans cesse, il ne semblait pas y avoir de solution. Alors, comme aujourd’hui, il sortait dans le parc avec sa tasse de café et son paquet de cigarettes moldues – une brillante invention, aucun doute ! Il y avait certainement des tonnes de cochonneries, comme le lui répétait si souvent sa collègue d'étude des runes, mais de toute façon il ne pouvait plus s'en passer. Il avait essayer, un moment, mais résister à l'effet apaisant de la cigarette alors qu'il corrigeait des copies, c'était au-dessus de ses forces. Surtout les copies de ses Poufsouffle de cinquième année: insupportable ! Pour l'instant il ne le savait pas encore, puisque la rentrée venait juste d'avoir lieu. Toutefois, ça n'allait pas tarder. Et il avait un souvenir très clair de l'année précédente.

Comme tous les matins, bien que ce soit l'après-midi, il commença à faire les cent pas, profitant de l'ombre d'un arbre. Il avala une gorgée de café puis, lentement, porta sa cigarette à ses lèvres. Il lui avait semblé entendre quelqu'un. En se retournant, il vit que quelques élèves avaient brusquement pris la peine de sortir. Voilà pourquoi il sortait toujours tôt le matin: plus de chances d'être seul. Aujourd'hui, il se doutait peu que des élèves allaient envahir le parc. Le jour de la rentrée, on se repose, on se prépare au lendemain, mais en aucun cas on ne va gambader dans le parc de l'école. Même s'il lui arrivait de se demander pourquoi l'être humain était toujours en train de se contraindre lui-même, pourquoi il allait travailler plutôt que de se rouler dans l'herbe comme Kiki le chien; pourquoi il se levait à la sonnerie du réveil plutôt qu'au lever du jour; ou encore pourquoi il faisait la grve de la faim, et d'autres choses de ce genre...

"Je suis désolée, je ne t'ai pas..."

"Euh... je veux dire je ne vous ai pas vu... excusez-moi professeur !"

John ne s'attendait pas vraiment à ce que quelqu'un lui rentre dedans. Il n'avait pas encore vu, depuis qu'il était là, son collègue d'arithmancie, le seul qui se serait fait un plaisir de faire une blague de ce genre-là, blague plus que douteuse, il ne pouvait dire le contraire. Mais c'était ça, son collègue d'arithmancie... Les rares élèves avec qui il prenait le temps de fumer parfois entre les cours devaient eux aussi être à l'intérieur, cherchant un moyen de sécher les cours ou d'avoir des résultats convenables sans travailler, ou encore de trouver une formule pour faire passer le temps très lentement en cette dernière journée de vacances. Alors forcément, il n'avait pas pensé que quelqu'un l'aborderait de cette manière. Il n'avait même pas songé que cela était possible, sinon il n'aurait pas eu de mal à l'anticiper. Cette fois cependant, rien, pas le moindre signe, nulle part, ni dans sa tête, ni dans la nature. Il arrivait pourtant souvent qu'en prévision d'un petitn incidnt de ce genre, il renversait sa tasse, ou alors voyait un oiseau sombre passer dans le ciel.

Et ce qui l'étonna encore plus, outre le fait qu'il avait été pris par surprise, c'était qu'il se trouvait devant une élève qui n'avait pas vraiment l'habitude d'être là. Il connaissait son nom: c'était Lily Evans. Toute l'école pourrait dire que John n'avait jamais su retenir le nom de ses élèves, ce qui n'était pas faux, quoique plus juste serait de dire qu'il n'avait jamais fait le moindre effort pour tenter de les retenir. En fait, ce n'était pas tout à fait vrai: la vérité était qu'il les retenait quasiment tous à partir de leur sixième année, sauf quelques uns particulièrement bavards ou inéressés, rares élèves de qui il apprenait le nom assez vite - contrairement aux autres. Par contre, à partir de leur sixième année, il les connaissait depuis déjà assez longtemps pour pouvoir assurer après une mince hésitation le prénom de son élève. Donc, Lily, par exemple, il savait pertinemment qui elle était, et ne pensait pas pouvir la trouver ici, dans le parc, alors que l'école venait d'ouvrir: plutôt dans le style "première de la classe", il l'aurait davantage imaginée à la bibliothèque. Et ses soupçons se confirmèrent lorsqu'il remarqua pourquoi elle ne l'avait pas vu: la jeune fille était plongée dans un livre. Rien d'étonnant à cela.

- Je vous en prie.

Il sourit. Elève douée, certes, mais ayant légèrement plus de mal dans sa discipline, ce qui était vraiment dommage. Il y avait peu d'élèves de septième année à Gryffondor aussi sérieux que cette élève-là. Il avait même envie e dire qu'à Gryffondor en général, il n'y avait pas beaucoup de travailleurs. Et il savait de quoi il parlait ! Car si toute sa famille était passée par là ou même s'y trouvait encore, lui-même était un ancien Lion rouge et or. Et quant au travail qu'il fornissait, ce n'était pas vraiment ce que l'on pouvait appeler un élève modèle - ajoutez cela au bagarres, aux exclusions évitées de peu, etc... Mais lui au moins avait la fierté d'avoir toujours réussi ses devoirs et ses examens jusqu'à sa cinquième année, doté d'un grand respect pour ses professeurs et loin de ne pas fournir les efforts qu'il fallait en cas de nécessité absolue. Et pour lui, réussir ses examens était bel et bien une nécessité absolue. Par contre, passée la cinquième année, il avait commencé à chnger. En Dinination, par exemple, il n'avait qu'occasionnellement un résultat au-dessus de Troll - ce qui ne l'empêcha pas d'être professeur de Divination, comme on peut s'en douter à présent.

- Lily, vous ne pouvez pas vous passer des livres au point de ne plus regarder où vous marchez maintenant ?

Lily le connaissait depuis assez longtemps à présent pour savoir que ses remarques sadiques avaient toujours un bon fond. Sur les nouveaux élèves de troisième année, il prenait toujours le temps de rappeler qu'il savait bien qu'il était "méchant, sanguinaire", mais qu'il ne fallait pas y faire attention. Il but une nouvelle gorgée de café. La cigarette, dans son autre main, s'épuisait d'elle-même. Quand il s'en aperçut, il la porta à ses lèvres. Puis son côté professionnel ( s'il en avait un ! ) s'envola. Il aimait ses élèves et ne pouvait contenir sa joie de les revoir après plusieurs mois.

- Alors, la forme ?

» Lily Evans